Méthodologie
les 12 passages
Pourquoi ?
L’acteur est-il un artiste ?
Ce n’est pas si simple. Il ne suffit pas d’être sur une scène, ou d’avoir quelque chose à dire.
Peut-être, peut-être est-ce l’inverse, même. N’avoir rien de personnel à dire, mais se laisser transpercer par autre chose – se laisser la possibilité d’une expérience où l’individu émerge peu. Il est là. Juste une opportunité pour que quelque chose – d’une certaine qualité d’être – advienne. Peut-être, là, est l’art. Non pas dans l’œuvre mais dans l’expérience, non pas dans l’individu mais dans la transformation qui lui permet d’être le médium de quelque chose de plus vaste. En lui, peut-être. Mais sûrement de plus vaste que son histoire, son désir, sa volonté. Il y a – cela – qui se cherche encore un nom mais qui se sait et se devine.
Quelque chose de plus dense.
La pulsation du corps et
la vibration de la création digitale
Exister sur le plateau
Etre à 100% de ce que je suis maintenant.
"Cela ne signifie rien. Il ne faut pas chercher à comprendre. Il n'y a pas de psychologie, d'intention, rien que le geste présent, qui est là. C'est étrange, le spectateur interprète. L'acteur n'a pas de message. Par sa présence il est message. C'est concret. Et c'est pour cela qu'il y a de la liberté."
Quand je marche,
quand c'est juste,
le monde est changé,
tout est pareil,
mais je ne le suis plus.
Le corps individu et le corps concret
"Un pas, juste un pas. Non pour se déplacer. Un pas pour laisser agir le déséquilibre. Un pas pour ressentir la rotation du monde sous ses pieds. Et la marche advient."
Le déplacement et le mouvement
Centre et périphérie
L'espace m'appartient dans sa totalité mais je n'y suis pas seul.
"Il ne faut pas être trop puissant. Juste accueillir la fatigue et sa beauté. Sa simplicité. Sa vulnérabilité.
Là, le moment où le corps lâche, où l'énergie se fait rare, où la volonté se perd, où le désir s'estompe.
Peu à peu, du bout des doigts, là haut dans le dos, quelque part dans les jambes. Il y a la fatigue, l'expiration. Ensuite, expirer, pour s'appuyer et retrouver l'économie du geste et sa densité.
A la fin du parcours, aller à l'essentiel.
A la fin du parcours, poser un doigt sur les lèvres, une épaule contre un mur, un pied sur le sol, et tout bascule."
L'instant présent et l'imaginaire
Le mouvement au-delà des dimensions du corps.
De quoi est-il mort ?
de quoi sommes-nous vivants ?
qui nous répondra ?
Il y a l'état d'action, mais il y a aussi l'état de corde, l'état de membrane, qui résonne aux bruits du monde.
Être cet état qui étreint la peau, la parcourt et la mobilise pour potentialiser l'action.
une extrême sensibilité
Identité et altérité
Se relier à soi par les autres
Le rythme et le mouvement
C’est un risque. Bien sûr. Et sans risque, il n’y a que complaisance. Mais, quand même, il faut se protéger. Physiquement, bien sûr, mais pas que. Car cela est dense, au seuil du terrible. Cela remue l’âme, cela broie, cela va toujours un peu trop loin – du moins si cela est intéressant.
Alors, on a peur – le mot est trop léger. Mais ce n’est pas de la terreur non plus. Quelque chose entre les deux, où on se sent glisser. Quelque chose qui parle de soi à l’impersonnel.
Cela broie, l’égo. Ce n’est plus tout à fait Pierre, David ou Julie. C’est indifférencié, un corps en scène, habité, transcendé.
Hypostase / parousie.
Il y a quelque chose de divin au travers de l’incarnation. Cela est important, pour ne pas s’envoler. Et quand on est sur le plateau, la pesanteur crée l’équilibre, la structure. Comme pour les derviches.